Indication et principe
Lorsque le cristallin, véritable lentille à l’intérieur de l’œil, est devenu opaque, il constitue un obstacle au passage de la lumière jusqu’à la rétine. La vision devient floue et changer de lunettes n’est plus suffisant pour améliorer la vision.
Le traitement de la cataracte est exclusivement chirurgical. L’intervention est l’une des plus pratiquées en France (plus de 350 000 opérations en 1998).
Cette intervention est appelée phakoémulsification. Elle est réalisée sous microscope opératoire et consiste à retirer le cristallin devenu opaque et à le remplacer par une lentille synthétique (implant ou cristallin artificiel). Cet implant remplace la fonction réfractive du cristallin tout en restaurant la transparence en arrière de l’iris.
Un bilan ophtalmologique pré-opératoire complet sera réalisé au cabinet d’ophtalmologie : mesure de la vision, examen à la lampe à fente et du fond d’œil, microscopie spéculaire et biométrie, complété si besoin par un OCT.
Avant l’intervention, une consultation avec l’anesthésiste permet à ce dernier, en accord avec le chirurgien, de décider du mode d’anesthésie le plus approprié.
Les deux yeux ne sont pas opérer le même jour, il est recommander d’attendre une quinzaine de jour avant la chirurgie du deuxième œil pour éviter le risque infectieux.
Les implants intra-oculaires
Les implants intraoculaires sont nommés aussi lentilles intraoculaires ou cristallins artificiels. L’implant a une certaine puissance optique, qui a été calculée avant l’intervention grâce à la biométrie.
La pose d’un implant est indispensable car il permet à la lumière d’atteindre la rétine. Sans implant, la vision nette serait impossible sans une correction en lunettes très forte.
Les différents types d’implants
Plusieurs types d’implants oculaires sont disponibles, en fonction de votre amétropie et de vos besoins visuels après l’intervention. Votre ophtalmologiste s’adaptera donc, à chaque fois, à votre œil pour choisir l’implant le plus adapté.
– Les implants monofocaux : Ils corrigent la myopie et l’hypermétropie
– Les implants toriques : Ils corrigent l’astigmatisme.
– Les implants multifocaux : Ils corrigent la presbytie.
Les implants multifocaux permettent de corriger la presbytie et vous permettent de voir de loin comme de près. Il s’agit d’une chirurgie premium, qui occasionne un surcoût, puisque le prix de ce type d’implant est beaucoup plus élevé.
L’utilisation des implants multifocaux n’est pas possible pour tous les patients car l’œil doit être exempt de pathologies de la rétine (rétinopathie, maculopathie) et/ou du nerf optique comme le glaucome. Les performances visuelles risquent d’être moindres en choisissant ce type d’implant.
Caractéristiques de l’implant
- L’implant est gardé toute la vie. Le matériau est conçu pour ne pas se dégrader. Il ne doit pas être changé.
- Il est indolore, il est impossible de sentir un implant à l’intérieur de l’œil.
- l’implant est censé rester très stable. Dans des cas très rares, comme la pseudo-exfoliation capsulaire, le support du sac cristallinien est fragile et l’implant peut se luxer. L’implant peut également bouger en cas de traumatisme important
Déroulement de l’intervention
La veille de l’intervention
Il est nécessaire de rester à jeun au moins 6 heures avant l’intervention.
Les traitements à arrêter vous seront signalés au préalable lors de la consultation d’anesthésie. Vous devrez prendre une douche au savon doux, la veille au soir et le matin de l’intervention.
Le jour de l’intervention
L’intervention se déroule en ambulatoire (sortie le jour même), au bloc opératoire de la clinique, sous anesthésie locale, par collyres (anesthésie topique) le plus souvent, avec une durée moyenne de 15 à 20 minutes.
La technique chirurgicale la plus fréquemment utilisée, appelée phacoémulsification, est réalisée sous microscope, à l’aide d’appareil de chirurgie parmi les plus performants, de dernière génération. Elle consiste, à travers une petite incision (2mm) réalisée à la partie antérieure de l’œil, à fragmenter et aspirer le cristallin à l’aide d’une sonde à ultrasons. L’enveloppe qui entoure le cristallin, la capsule, est laissée en place. L’implant est ensuite placé à la place du cristallin, en arrière de la pupille, dans la capsule cristallinienne au travers de la micro-incision. Habituellement, l’incision est tunnelisée donc étanche et aucune suture n’est nécessaire. L’intervention dure en général environ 15 minutes. Un antibiotique est injecté dans l’œil afin de limiter le risque d’infection oculaire postopératoire, devenu rare. Une coque ou un pansement est mis en place.
Dans certaines formes de cataracte, ou lors de la survenue d’incidents peropératoires, le déroulement de l’intervention peut être modifié. Il pourra être nécessaire de placer l’implant en avant de la pupille, ou même de ne pas réaliser l’implantation.
Une collation vous sera servie dans les suites de l’intervention et vous resterez en surveillance quelques heures après. Le retour à domicile s’effectue le jour même. Il est recommandé d’être accompagné.
Lors de votre sortie, il vous est remis une ordonnance de traitement. Ce traitement devra être débuté selon les recommandations du chirurgien, souvent dès le lendemain de l’intervention.
Vous disposez d’un rendez-vous post-opératoire notifié par le chirurgien , 7 jours puis 1 mois après l’opération.
Suivi post-opératoire
Conduite à tenir après la chirurgie
Les suites opératoires sont indolores avec parfois un inconfort à type de picotements, sensation de grains de sable ou un larmoiement qui s’améliorent avec l’instillation du traitement post-opératoire.
Vous devez garder la coque oculaire jusqu’au lendemain matin de l’opération. Vous pourrez ensuite la retirer et n’aurez plus à en remettre par la suite. Votre œil peut rester à l’air libre.
Des collyres post-opératoires sont à instiller tous les jours. Une ordonnance vous a été transmise à la fin de la consultation pré-opératoire, pour vous permettre d’aller chercher vos collyres à la pharmacie. Nous vous invitons à bien respecter l’ordre, les doses et les durées de traitement inscrites sur l’ordonnance.
Quand peut-on reprendre une activité physique normale ?
Vous devez vous reposer les jours suivant l’intervention. Il est recommandé d’éviter de se frotter l’œil et éviter toute activité pouvant augmenter le risque de complications infectieuses.
La lecture, la télévision, les déplacements par voiture, train ou avion ne sont pas contre-indiqués.
Il faut éviter :
- De vous rendre dans des endroits sales ;
- De bricoler, porter des charges lourdes, jardiner… ;
- De mettre votre tête dans l’eau, aller à la piscine… ;
- De pratiquer une activité physique à risque de traumatisme oculaire.
Évolution
Dans la plupart des cas, l’acuité visuelle s’améliore dès les premiers jours qui suivent l’intervention. Le degré de récupération visuelle dépend cependant de l’existence d’autres maladies de l’œil.
Après l’intervention, vos lunettes ne sont plus adaptées. Il faut attendre un mois avant le prescription de nouvelles lunettes afin que la vision soit stable.
Cependant, vous risquez d’être gêné en vision de près car la plupart des implants ne corrigent pas la presbytie. En attendant la nouvelle prescription de lunettes, plusieurs solutions s’offrent à vous:
- Vous pouvez continuer à porter vos anciennes lunettes. Même inadaptées, elles n’abîment pas votre œil.
- Vous pouvez aussi ne porter aucune correction jusqu’à ce que les contrôles post-opératoires soient effectués.
- Vous pouvez aussi faire poser, en contactant votre opticien, un verre neutre sur votre monture.
- Vous pouvez acheter de petites lunettes pour la vision de près ( addition +2,50) en pharmacie.
Dans les mois ou les années qui suivent l’intervention survient une opacification de la partie postérieure du sac cristallinien, appelée cataracte secondaire. Elle est à l’origine d’une baisse d’acuité visuelle. Elle se traite par laser YAG en consultation, permettant une récupération visuelle quasi-immédiate.
Complications de la cataracte
La chirurgie de la cataracte donne d’excellents résultats fonctionnels mais peut, comme toute chirurgie, s’accompagner de complications.
Ces complications sont rares, mais certaines peuvent entraîner une baisse de la vision et parfois nécessiter une nouvelle intervention.
Infection de l’œil : l’endophtalmie
C’est la complication post-opératoire la plus redoutée mais heureusement rarissime. Cet événement grave survient le plus souvent dans les 7 jours qui suivent l’intervention.
En période post-opératoire, vous devez absolument consulter votre ophtalmologiste en urgence en cas :
- D’œil rouge et douloureux;
- De sécrétions purulentes;
- De baisse de vision anormale.
Déchirure et décollement de rétine
La chirurgie de cataracte augmente le risque de déchirure et de décollement de rétine. Le décollement de rétine qui survient préférentiellement dans l’année suivant la chirurgie et nécessite une nouvelle opération
Les signes d’alerte qui doivent vous amener à consulter en urgence sont :
- L’apparition de mouches volantes (myodésopsies) ;
- L’apparition d’éclairs lumineux persistants (phosphènes) ;
- Une amputation du champ de vision (scotome) ;
- Une baisse de vision.
Rupture capsulaire postérieure
Durant la chirurgie, en raison d’une fragilité de votre œil ou d’un aléa chirurgical, le sac dans lequel l’implant doit être placé peut se rompre. Selon l’importance des lésions, la réparation pourra être réalisée durant le même temps opératoire (c’est le cas le plus fréquent) mais, parfois, une seconde intervention sera nécessaire.
Décompensation de la cornée
La chirurgie de la cataracte par phaco-émulsification nécessite l’utilisation d’ultrasons à l’intérieur de l’œil, pour fragmenter le contenu du sac cristallinien. Ceci représente forcément un traumatisme pour la cornée qui peut perdre sa transparence et former un œdème cornéen entrainant un flou visuel.
Les facteurs de risques sont :
- votre cataracte était très dense et qu’une quantité importante d’ultrasons a dû être utilisée ;
- votre cornée était fragile (cornea guttata).
Références
Les chirurgies
- Les informations délivrées sur le site OphtaValmy sont données à titre purement indicatif. Ne pouvant s'appliquer à un cas précis, elles ne peuvent servir à établir un diagnostic ou un traitement et ne se substituent en aucun cas à une consultation médicale.